La petite rue Ostiguy, au cœur du Vieux-Chambly, devait son existence et nom à la famille de Joseph Ostiguy, conseiller municipal et maire de Chambly-Bassin (1884-1889).
Joseph Ostiguy (1831-1893) est l’un des nombreux descendants de l’ancêtre Dominique Ostiguy dit Domingue. En 1860, Joseph épouse à Chambly Émilie Dignarda dit SaintGermain. Le couple aura 13 enfants, dont 3 marcheront dans les traces du père et seront commerçants; trois autres deviendront médecins. Parmi ces derniers, Charles-Éphrem Ostiguy sera médecin attitré au Séminaire de Valleyfield et deviendra maire de cette ville.
En 1862, le marchand Joseph Ostiguy achète un emplacement situé entre le bassin et la rue Bourgogne (lot 127 du cadastre de 1868), au cœur de Chambly. Il installe sur ce lot son magasin général et sa résidence dans un édifice en pierre à un étage; celui où se trouve aujourd’hui l’actuelle bibliothèque municipale. Sur ce même emplacement, s’élèvent également un immeuble où loge le Journal de Chambly, et une petite maison ancienne abritant le restaurant Bonté Divine. La première centrale téléphonique de Chambly, installée dans une maison Ostiguy relève de l’initiative de cette famille. En 1907, Ostiguy & Fils sont propriétaires des lots 123 et 125, perpendiculaires au lot 127 (ce dernier lot est riverain du bassin). Les Ostiguy tracent un chemin privé entre les deux lots. Le chemin est redressé en 1922. Plus tard, les Ostiguy cèdent à la municipalité de Chambly-Bassin ce chemin privé qui devient un chemin public sous le nom de rue « Ostiguy ».
Le marchand Joseph Ostiguy est également marguillier en charge de la paroisse de Saint-Joseph-de-Chanbly en 1891. Le 25 mai 1893, jour de ses funérailles, un nombre impressionnant de personnes, venues d’aussi loin que Montréal ou Valleyfield, apposent leur signature sur le registre paroissial. Il est inhumé dans le cimetière paroissial où se trouve toujours le monument de sa famille.
Le toponyme Ostiguy était donc intimement relié à l’histoire du lieu d’où il tirait toute sa signification.
La toponymie est une matière qui appelle à la réflexion. Rappelons qu’à Chambly, le comité de toponymie qui existait depuis plusieurs décennies a été aboli en octobre 2017.
Texte extrait de la publication de Louise Chevrier, romancière et historienne de Chambly, ex-membre du comité de toponymie de la Ville
de Chambly.